Un jardin qui exprimera mon attachement au Japon à travers le choix de certaines plantes (cerisiers, érables) et l’aménagement de la yourte.
Nous avons ainsi commencé ce printemps par la création d’une allée de cerisiers menant à ce jardin.
Avant de vous en parler, j’aimerais vous présenter dans les grandes lignes ce futur cocon végétal :
Un jardin haut en couleurs
« Irodori » 彩り est un mot japonais qui signifie « la couleur » au sens large : les couleurs de la vie, l’épanouissement, la joie de vivre, le goût des choses etc.
Ce jardin sera en partie dédié aux plantes tinctoriales (plantes utilisées pour la teinture et la fabrication de pigments), d’où l’idée d’un mot évoquant la couleur, mais c’est aussi l’aspect poétique, sensible du terme qui m’a attiré : créer un jardin qui vibre d’émerveillement, où les fleurs et les personnes s’épanouissent. Un lieu pour ressentir les couleurs autour de nous et en nous-mêmes.
Mais aussi un sanctuaire végétal sacré, où l’on vient se ressourcer, créer, prendre soin de son corps et de son esprit, se connecter à la Terre.
Torii à l’entrée d’un sanctuaire au coeur de la forêt au Japon
Torii donnant sur une partie séparée du sanctuaire, à Arashiyama
Un jardin diversifié, dédié à la couleur, au bien-être, à la beauté
Ce cocon de verdure sera donc composé de plusieurs espaces, mélangés ou non :
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Une zone de plantes aromatiques et médicinales découpée en plusieurs allées de culture diversifiées (thym, romarin, camomille, cassis, menthe etc.) entourées d’arbres à usage médicinal (sureau, aubépine, tilleul etc.) qui serviront principalement à la réalisation de tisanes.
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Une zone de plantes tinctoriales de forme semblable à un soleil dont chaque rayon sera végétalisé, et le centre composé d’arbres. Quelques exemples de plantes tinctoriales qui y seront introduites : cosmos sulfureux, indigo, garance des teinturiers, réséda,… Elles seront récoltées et utilisées pour la teinture de tissus ou la fabrication de pigments pour la peinture.
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Des plantes décoratives, en majorité originaires du Japon : cerisiers, érables,… ainsi que de nombreuses fleurs. Celles-ci seront intégrées à l’ensemble du jardin ou regroupées pour former des îlots de beauté végétale. Je songe notamment à un espace dédié aux cerisiers pour pouvoir en profiter pleinement lors du hanami 花見 (évènement où l’on va se poser sous les cerisiers en fleurs pour admirer leur magnifique floraison éphémère).
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La création d’une petite mare de biodiversité pour accueillir grenouilles, tritons, libellules etc.
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La mise en place d’une yourte-atelier aménagée selon l’inspiration japonaise, un lieu pour se ressourcer et créer au milieu de ce jardin d’Eden.
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La plantation d’arbres tout autour du jardin, en haie ou en bosquets.
Ce projet est encore en réflexion, notamment sur une possible création d’ateliers autour des plantes médicinales, de la teinture végétale ou encore des séjours-retraites en pleine nature et évènements en lien avec le Japon. Ce sera aussi un lieu de productions diversifiées qui seront peut-être destinées à la vente (tisanes, plantes tinctoriales séchées prêtes à l’emploi, pigments,…)
Plantation de l’allée : comment assurer la reprise des arbres achetés en pot
Emplacement de la future allée
Allée tondue, n’attendant plus que la plantation !
Etape 1 :
Note : mélanger du terreau/compost à la terre n’est pas tant pour apporter un amendement à l’arbre mais pour l’habituer au nouveau sol en douceur et l’aider à faire des racines en profondeur.
Etape 2 :
Etape 3 :
Etape 4 :
Pour cela vous avez plusieurs solutions :
- Mettre un bon paillage organique au pied de l’arbre : tonte, paille, broyat, feuilles mortes, etc. Vous pouvez aussi mettre une fine couche de compost ou de fumier décomposé en plus sous le paillage pour amender la terre.
- Dans le cas d’une plantation tardive (à partir de mars), semer densément des graines de plantes adaptées. Nous utilisons en général pour ça des « engrais verts« , des plantes qui ont des actions bénéfiques pour le sol : décompacter, accumuler des minéraux, limiter la pousse d’herbes sauvages ou encore attirer des insectes pollinisateurs. (par exemple de la phacélie, du sarrasin, de la vesce, de la moutarde blanche etc.). Vous pouvez en trouver sur le site d’Agrosemens.
Dans ce cas nous fauchons après la floraison puis laissons sur place en couvrant en plus d’un paillage végétal. Les racines, en se décomposant, vont améliorer la structure du sol et les parties aériennes vont libérer les minéraux accumulés en se décomposant et se transformer en matière organique disponible pour l’arbre grâce à la vie du sol : vers de terre, champignons, cloportes, collemboles etc.
- On peut aussi semer des mélanges de graines de fleurs annuelles (à ressemer tous les ans) ou vivaces (qui resteront donc en place). Je préfère cette option-là quand c’est possible car un sol végétalisé (avec un couvert végétal + un réseau de racines) est plus efficace qu’un sol simplement couvert : le rôle des racines est très important pour la structuration du sol et son activité biologique.
- Vous pouvez évidemment faire les deux : semer des engrais verts au printemps pour améliorer le sol, le faucher après la floraison, puis semer des fleurs vivaces en début d’automne ou au printemps suivant, ou planter directement des plants déjà développés. C’est ce que nous ferons pour les arbres de cette allée.
Semis d’engrais verts au pied des arbres
Premières pousses
Les prochaines étapes pour cette allée :
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Rajouter des plantes (quelques cerisiers + buissons entre chacun) à l’automne et printemps prochain.
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Faucher les engrais verts semés au pied cet été et couvrir avec un paillage épais.
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Planter des fleurs et des bulbes cet automne et au printemps prochain, jusqu’à ce que chaque côté de l’allée soit densément végétalisé.
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Fabriquer et placer le torii à l’entrée de l’allée.
Quel magnifique jardin en devenir ! Il me tarde de voir la suite des aménagements, cela m’inspirera pour notre propre jardin. ❤️
Merci beaucoup Chloé !! J’ai hâte d’aménager et planter le jardin 🙂